En collaboration avec le Taiwan Film Institute et le Centre Culturel de Taïwan à Paris, la Maison de la culture du Japon à Paris va proposer du 22 septembre au 21 octobre 2017 un cycle de films sur la question de la présence japonaise sur l'île de Taïwan dans le cinéma taïwanais.
Taïwan et l'occupation japonaise
Taïwan est une île au sud-est de la Chine continentale faisant face à la province du Fujian (福建), séparée d'à peine 180 km du continent. Occupée à l'origine par des populations aborigènes, l'île a vu depuis le XVIe siècle et la venue des Portugais, plusieurs explorateurs de différents pays s'y installer ou la coloniser. Son emplacement stratégique aux portes de la Chine et du Japon attira dans l'ordre les Portugais qui la nommèrent Formosa qui signifie “belle” en portugais, les Hollandais, les Espagnols, les Chinois de la dynastie Ming (明朝) puis ceux de la dynastie Qing (清朝), les Japonais et enfin les Chinois du Kuomintang (中国国民党).
Une colonisation plus ou moins coercitive selon les occupants, l'île s'apparente à un vaisseau voguant en Mer de Chine où les équipages ont souvent changé, avec sa population aborigène souvent en fond de cale. L'occupation japonaise quant à elle durera tout juste 50 ans, en commençant en 1895, l'année de l'invention du cinéma par les frères Lumière, son influence culturelle sur l'île sera très forte puisqu'un réel programme d'assimilation culturelle sera mis en place avant le début de la Seconde Guerre mondiale. À titre d'exemple, l'usage de la langue et l'adoption de noms japonais furent encouragés par des mesures répressives et l'enregistrement à un sanctuaire shintō de même que le culte de l'empereur Shōwa furent déclarés obligatoires. Fait singulier, l'île ne sera jamais décolonisée, elle retourne directement à la République de Chine et plus particulièrement au Chinois du Kuomintang en 1945 suite à la défaite des Japonais.
Le renouveau du cinéma taïwanais après les propagandes
Jusqu'en 1945 le cinéma taïwanais était quasi inexistant et bien sûr sous le contrôle des autorités japonaises, il faudra attendre la volonté des nationalistes du Kuomingtang pour commencer à produire un cinéma à dessein politique, mais il faudra encore attendre la mort du leader nationaliste Tchang Kaï-chek (蒋介石) pour voir enfin apparaître une forme de cinéma spécifiquement taïwanais, c'est ce qui fut appelé le mouvement du “Nouveau Cinéma” avec un jeune réalisateur en chef de file, un certain Hou Hsiao-hsien.
Les films du premier volet de ce cycle :
- « Wansei back home » (灣生回家, 2016) de Huang Ming-cheng
- « KANO » (2014) de Umin Boya
- « Finding Sayun » (不一樣的月光, 2011) de Laha Mebow
- « Seediq Bale, les guerriers de l’arc-en-ciel » (賽德克·巴萊, 2011) de Wei Te-sheng
- « Viva tonal, the dance age » (跳舞時代, 2003) de Chien Wei-ssu et Kuo Chen-ti
- « The hill of no return » (無言的山丘, 1992) de Wang Tung
- « La cité des douleurs » (悲情城市, 1988) de Hou Hsiao-hsien
- « The Strawman » (稻草人, 1987) de Wang Tung
- « T’aimer jusqu’à la mort » (愛妳到死, 1967) de Xu Shou-ren
- « A-Zhuang goes to Taipei » (阿戇伯, 1966) de Wu Fei-jan
- « Un amour ancien qui perdure » (舊情綿綿, 1962) de Shao Luo-hui
Les films sont présentés par Wafa Ghermani, docteure en études cinématographiques, spécialiste du cinéma taïwanais.
Bon cycle à tous…
Site de l'évènement : http://www.ccacctp.org/fr/201…
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