Le film en un plan

Liu hao veut montrer la vie monotone de Monsieur Na dans son petit appartement de Pékin. Sous sa caméra l’appartement de Monsieur Na n’est jamais vu dans son ensemble, ce n’est que pièce par pièce que celui-ci apparaît à l’écran. Pour renforcer cet effet le cadre est lui même découpé en plusieurs parties dans certains plans à travers des fenêtres intérieures ou des portes ouvertes. Un plan allant dans ce sens témoigne de cette idée. Lorsque le père Na va aux toilettes pendant la nuit, le cadre est entièrement noir, seule la porte du couloir illumine le plan avec Monsieur Na dans son ouverture. Celui-ci fera apparaître une nouvelle partie de l’écran en allumant les toilettes de l’appartement, une petite fenêtre en hauteur s’illumine alors, et comme par jeu la tête de Monsieur Na vient s’y glisser.

Le film en une séquence

Li Ying est invitée pour la première fois chez Monsieur Na, ils sont assis sur le canapé dans sa chambre quand soudainement Monsieur Na se lève et va fermer chacun des rideaux rouges de sa chambre. Li Ying un peu inquiète lui demande ce qu’il est en train de faire, mais il n’a qu’une idée en tête, la faire venir sur le lit. Son fils alors présent dans l’appartement surprend son père fermer la porte à clé, voyant ce qui se trame, il fait semblant de ne pas être là. La fin de la séquence nous révélera que Monsieur Na n’a pas les intentions qu’on aurait pu lui prêter et par ellipse permet d’aborder la sexualité des personnes âgées.

Le film en une idée

Dans une industrie du cinéma chinois qui tend à se focaliser sur son nouveau public adolescent. Un film qui met en avant les personnes âgées et leurs amours d’une façon rafraîchissante est plus que bienvenu. Zhang Yang avait déjà tenté l’expérience avec son film « Full circle » sans franchement convaincre. Ici l’idée intéressante est que le réalisateur semble vouloir casser la barrière de l'âge et n’hésite pas à présenter le couple comme jouant la plupart du temps, se passant des appels en secret ou se retrouvant dans une maternelle. De même les familles, mais aussi la petite fille de Li Ying offriront une posture très protectrice envers le père Na, comme si celui-ci était revenu en enfance. Il est aussi intéressant de voir qu'il assiste aux problèmes conjugaux de ses enfants, jusqu'à revoir certains revenir habiter avec lui.

Le film en un personnage

Le père Na, décidé à ne pas attendre la fin de sa vie dans son petit appartement en se croisant les bras. Lui qui cherche à tromper son ennui en allant au marché avec son ancien collègue ou en visitant son ancienne usine se rattache à son ancienne vie comme il peut alors que ses amis disparaissent. Il va trouver dans Li Ying un nouveau sens à son existence.

Encore quelque chose…

Liu Hao avait déjà été remarqué grâce à son premier film « Chenmo et Meiting ». Encore une fois le réalisateur arrive à saisir ces petits moments de bonheur de la vie à deux avec subtilité. De la même façon qu’il avait su saisir la romance de deux jeunes travailleurs migrants se soutenant mutuellement dans « Chenmo et Meiting », il montre avec ingéniosité comment Monsieur Na va tout faire pour passer son temps avec son amour de jeunesse. L’amour dans l’adversité semble être un des thèmes qui tient à cœur au réalisateur.

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