Le film en une idée

C'est un véritable voyage dans le temps que propose Zhang Dalei, à travers le regard de son double enfant Xiaolei. « The summer is gone », « Mois d'août » en version originale est son premier film, il semble avoir voulu capturer chacun de ses souvenirs d'enfance, comme si le temps lui était compté. Comme dans le film son père était monteur au studio de cinéma de Mongolie-Intérieure avant de perdre son travail, c'est donc son histoire qu'il raconte avec grande nostalgie, subtilité et poésie.

Le film en un plan

Xiaolei mange de la pastèque avec son père au bord d'un champ. C'est l'été, il fait chaud, l'ambiance sonore et la photographie en noir et blanc écrasent les personnages sur ce petit sentier au milieu de la campagne chinoise. Il faut dire ici que la photographie du film est tout simplement somptueuse, un magnifique noir et blanc sublime chaque plan du film. Zhang Dalei le réalisateur a déclaré qu'il souhaitait que son film soit pure et simple, un peu comme dans un rêve, comme les souvenirs qui s'estompent, on peut sans soucis dire que le directeur photo Lu Songye a en partie exaucé son souhait.

Le film en une séquence

Un soir, la vie est animée dans le quartier ouvrier où habitent Xiaolei et ses parents. Des enfants jouent à la balle au prisonnier (丟沙包, diū shābāo), les adultes discutent et Xiaolei regarde les grands jouer au billard en plein air. Mais il se fait tard et la mère demande à Xiaolei de rentrer, sans grand succès, alors elle demande au père d'appeler son fils à nouveau, il lui dit qu'il pourra à nouveau jouer demain, Xiaolei rejoint sans grand enthousiasme son père et monte sur son vélo. Une fois tout le monde rentré à la maison, le père s'occupe de réparer le ventilateur, mais sa femme lui dit qu'il pourra le réparer demain, d'éteindre la télévision et de se laver les pieds pour aller se coucher, le père montre alors la même motivation que son fils.

Le film en un personnage

Celui du père de Xiaolei, personnage qui subit de plein fouet les bouleversements des réformes économiques engagées au début des années 90. A cette époque beaucoup de chinois perdent leur emploi suite aux réformes engagées par Deng Xiaoping, notamment dans les petites entreprises d'état où restructuration et privatisation bouleversent la vie de millions de gens. L'économie chinoise marque un tournant violent en passant du collectivisme à l'individualisme. Dans ce contexte le père de Xiaolei essaie tant bien que mal de se persuader que c'est une bonne chose et de rester optimiste, les annonces de propagande sont également là pour le soutenir, mais le plus dur sera pour lui de demander de l'aide aux autres tout en essayent de sauver les apparences. 

Encore quelque chose…

Pour ceux qui ont pu voir le film « Tharlo » (塔洛), sachez que son réalisateur Pema Tseden est producteur exécutif du film, ainsi la photographie est assurée par le même directeur de la photographie.